Chaque torchon trouve sa guénille...

Un collègue de travail probablement bien intentionné est arrivé, quelques mois après ma rupture, dans mon bureau, enthousiaste me disant qu'il avait trouvé quelqu'un pour moi: son vendeur d'assurances! Il m'a vanté cette personne durant plusieurs semaines, m'a dit que s'il avait une fille, il voudrait qu'elle soit avec un gars comme lui, etc.

Prenant mon courage à deux mains, je décide la semaine dernière d'envoyer un courriel à ce prétendu charmant jeune homme. Nous échangeons quelques courriels et je sens déjà que... bof, ce n'est pas nécessairement mon genre mais je me dis que je peux peut-être y trouver mon compte. Alors, nous avions une rencontre prévue hier. J'ai coincé ce rendez-vous entre deux réunions, histoire d'avoir le plus de munitions possibles pour que la rencontre soit la plus courte possible si jamais c'était un échec total.

J'ai téléphoné à une amie hier, je lui disais à quel point j'étais peu optimiste face à cette rencontre et celle-ci m'a dit avec raison: "t'es tellement négative que tu ne peux qu'être agréablement surprise". Hé bien non. Il demeurait l'infime possibilité que ce soit UN MILLON de fois pire que le pire que j'avais pu imaginer. Ça a duré à peine une heure et ce fut l'heure la plus longue de toute ma vie. Je préfère l'heure pendant laquelle je me fais massacrer chez l'esthéticienne chaque mois ou même l'heure durant laquelle j'attend l'autobus sur un coin de rue quand y fait moins mille degrés dehors.

Ce gars-là, il aime le contraire de ce que moi j'aime, il pense le contraire de ce que moi je pense, il veut ce que je ne veux pas et il ne veut pas ce que moi je veux. En plus, il est laid. Mais vraiment laid. Il ne fait pas partie de la grande majorité de la population qui soit "ordinaire". Non. Il fait partie du 5% des gens les plus laids du Québec. Non seulement ce gars-là je ne l'aurais jamais abordé par moi-même dans aucune circonstance mais en plus, je me serais probablement foutu de sa gueule s'il m'avait lui-même approchée.

En une heure, il a eu le temps de me dire à quelle point l'environnement il n'en avait rien à foutre, que mon quartier était un quartier dangereux, que je devrais acheter un condo en banlieue plutôt que de louer un appartement en ville, qu'il n'aimait pas les arabes et il a même eu le temps de me proposer un complot pour fraude!

Sois mon collègue a vu quelque chose en lui que je n'ai pas vu, soit il me trouve vraiment laide et insignifiante et a vraiment cru faire un bon coup...

Hé bien j'ai des petites nouvelles pour ce demeuré de première classe... Je ne suis pas la guénille que tu cherches. Et pour ceux qui voudraient essayer de me présenter leur vendeur de char, leur agent d'immeuble, leur mécanicien ou même leur médecin, laissez donc faire!